Santé
15.07.2020

L’hyperthyroïdie du chat

L’hyperthyroïdie est la maladie hormonale la plus fréquente chez le vieux chat. Elle est provoquée par le développement de nodules hyperplasiques sur la thyroïde, pouvant ou non être tumoraux. L’atteinte est toutefois rarement cancéreuse. Le plus souvent, les deux thyroïdes sont atteintes. Cette maladie reste rare chez le chien qui est lui plutôt sujet aux hypothyroïdies.

Quels sont les effets de cette maladie ?

L’hyperthyroïdie se caractérise par une hypersécrétion d’hormones thyroïdiennes, à l’origine d’une hausse du métabolisme. Ainsi, le chat hyperthyroïdien est en général plus actif voire même agressif. Il mange aussi plus que d’habitude alors qu’il aura tendance à maigrir. Souvent, on pourra aussi lui trouver un pelage de mauvaise qualité, avec des zones de dépilation suite à un toilettage excessif. Ces symptômes courants peuvent être associés à des troubles digestifs (diarrhée, vomissements), cardiovasculaires et à une hausse de la prise de boisson et de la production d’urine.

Qui sont les chats hypertyroïdiens ?

L’hyperthyroïdie est une maladie typique du chat âgé. Elle se déclare le plus souvent chez les chats de plus de 8 ans, sans prédisposition de race ou de sexe.

Comment diagnostiquer cette maladie ?

Lorsque votre vétérinaire est amené à suspecter cette maladie chez votre chat, il va commencer par faire des examens généraux sanguins et urinaires. Il procédera ensuite à des examens plus spécifiques en dosant les hormones thyroïdiennes du sang. Il peut être nécessaire de répéter le dosage en cas de résultat équivoque.

Les répercussions possibles de l’hyperthyroïdie sur l’organisme rendent aussi nécessaires des examens complémentaires pour évaluer les complications possibles. En effet, cette maladie peut provoquer une hypertension artérielle qui peut causer des troubles de la vue et des lésions cardiaque. Il n’est pas rare que les hyperthyroïdiens développent aussi des infections urinaires.

Enfin, il est important de réaliser un bilan d’extension afin d’explorer la possibilité de métastases en cas de tumeur thyroïdienne. Ce bilan se fait en général par scintigraphie.

Quel traitement est envisageable ?

Le traitement le plus souvent recommandé consiste en une injection d’iode 131 radioactif. Celui-ci se fixe au tissu lésé et le détruit. Ce traitement est très peu risqué pour le chat, très efficace puisqu’une seule injection suffit le plus souvent, et définitif. Toutefois, il est assez cher et nécessite une hospitalisation assez longue du chat le temps qu’il élimine les éléments radioactifs dans ses excréments.

De plus, ce traitement n’est pas recommandé lorsque le chat présente une maladie rénale. Chez un chat présentant les deux maladies, il vaut mieux procéder à un traitement médical par voie orale. Ce traitement est à faire quotidiennement et toute la vie de l’animal. Celui-ci doit être suivi régulièrement par son vétérinaire afin d’en ajuster les doses et de surveiller l’apparition de complications, ces médicaments présentant des effets indésirables. Les symptômes s’améliorent dans les 10 à 15 jours.

Lorsque le chat ne supporte pas le médicament, il est envisageable de lui donner une alimentation carencée en iode mais ce régime doit être suivi strictement et n’est pas toujours efficace. Dans les rares cas où une seule thyroïde est malade, il est possible de procéder à son retrait chirurgical. C’est aussi la meilleure option en cas de suspicion de cancer.

Ainsi, l’hyperthyroïdie est une maladie courante du vieux chat qui nécessite un suivi régulier. Des traitements efficaces sont disponibles et demandent une bonne entente et coopération entre propriétaire et vétérinaire. Le pronostic est bon, en particulier lorsque la maladie est détectée assez tôt pour éviter le développement de complications.