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10.06.2021

Les chiens d’avalanche, nos héros à quatre pattes

Lors d’une avalanche, les secours doivent intervenir le plus rapidement possible afin de sauver des vies. Les sauveteurs ont donc recours à tous les équipements qui peuvent les aider à agir prestement, et c’est en leurs chiens qu’ils ont trouvé des renforts hors pair. Découvrez la formidable histoire des chiens d’avalanche, leur portrait et leur formation. Quand on vous dit que le chien est le meilleur ami de l’homme…

Pour la petite histoire

Nous serions bien en peine de donner une date au premier sauvetage par des chiens en montagne, et l’Histoire retient le nom de Barry, ce chien épagneul qui, au début des années 1800, fut utilisé comme chien secouriste à l’hospice du Grand-Saint-Bernard. Il est reconnu pour avoir sauvé une quarantaine de personnes égarées dans la montagne. Mais lorsque l’on parle de l’organisation du sauvetage en montagne, on retient plutôt l’événement de 1937-1938 qui a vu dix-huit jeunes hommes être secourus dans l’Oberland bernois. Mais ce sauvetage s’est passé en deux temps, puisque les 17 premiers furent rapidement retrouvés, et qu’un seul manquait à l’appel. Malgré des recherches poussées, on ne retrouvait pas ce dernier jeune, et c’est tout à fait par hasard que le chien d’un des sauveteurs, Moritzli, commença a montrer qu’il percevait quelque chose sous la neige. C’était bien le dernier disparu, qui fut sauvé grâce à l’intervention de ce chien. Lorsque Ferdinand Smutz, cynologue reconnu, entendit parler de cette histoire, il eut la brillante idée d’organiser et de former des chiens au secours en montagne. Et c’est en 1949 qu’une brigade d’intervention fut constituée. Les moyens techniques évoluant, les chiens d’avalanche seront formés à différentes opérations de sauvetage, incluant aussi le largage par hélicoptère et l’hélitreuillage. Aujourd’hui, ces opérations sont régies par la Fondation du Secours Alpin Suisse.

Qui sont ces braves ?

Nous gardons en tête cette caricature du chien Saint-Bernard avec son tonnelet accroché au cou, mais, en réalité, beaucoup de races sont utilisées comme chien d’avalanche. Ce n’est donc pas l’apanage d’une seule, et l’on peut voir dans les équipes d’intervention, des malinois, des golden retrievers, des bergers allemands, des border collies, des chiens de berger belge, ou encore des chiens sans race précise. Bref, l’important reste le flair, la condition physique, l’obéissance, l’intérêt au jeu, et aussi le gabarit. En effet, les chiens de sauvetage en montagne, n’en déplaise à Barry, doivent avoir une forme athlétique et ne doivent pas peser plus de 30 kilos. A contrario, les trop petites races ne sont pas acceptées en raison du milieu d’action.

La formation des chiens d’avalanche

L'organisation des chiens d'avalanche du Valais Romand qui dépend de L’OCVS, l’organisation cantonale valaisanne des secours, met en place des cours afin d’éduquer les conducteurs de chiens d’avalanche et leur animal. En effet, ces formations sont destinées aux tandems. Il faut tout d’abord remplir certaines conditions pour être admis à suivre le cursus gratuit. Hormis un certain nombre d’obligations pour le maître, le chien, lui, doit nécessairement avoir entre 1 an et 3 ans maximum, être en très bonne santé, et déjà avoir reçu une éducation de base. Le futur chien d’avalanche doit, souvent dès l’âge de trois mois, être parfaitement habitué aux ordres de base de l’éducation canine. Lorsqu’il atteint l’âge d’un an, son maître peut envisager de les inscrire à la formation de l’OCVS afin de passer l’examen d’entrée cynologique. Celui-ci comporte des épreuves d’obéissance, de docilité et de pistage. Le chien doit pouvoir se déplacer avec ou sans laisse, répondre correctement aux ordres de base, comme le assis/couché, comprendre l’ordre de rapporter un objet, et, bien sûr, être parfaitement sociable. Pour les femelles, il est vivement conseillé qu’elles soient stérilisées. Les futurs chiens d’avalanches devront atteindre au moins 80 % des points afin d’être reconnus aptes à poursuivre la formation. Ensuite, le maître et son chien devront suivre un entraînement qui va durer un et demi. Diverses épreuves, surtout basées sur le jeu, vont former le futur chien d’avalanche. Il devra apprendre à se déplacer avec assurance dans les jambes de son maître qui skie, se faire porter sur les épaules ou encore ne pas avoir peur de l’hélicoptère. Cet apprentissage devra être renouvelé tous les ans afin de garantir leurs compétences.

Les interventions

Le chien sauveteur ne doit pas se laisser perturber, ni par les conditions météorologiques ni par ses congénères qui peuvent être présents sur la zone. Lorsque son maître lui accroche son dossard, il comprend qu’il est au travail, et sitôt les lanières attachées, il file vers l’endroit que son flair lui indique. C’est cette assurance et cette rapidité étonnante qui, souvent, vont permettre de sauver la vie d’une victime enfouie sous la neige. Ce rythme soutenu est très fatiguant pour l’animal, et il doit absolument être mis au repos toutes les 20 minutes si les recherches sont plus longues. Cette pause est aussi nécessaire pour que le chien recouvre toutes ses capacités olfactives et de concentration.

Le chien d’avalanche est ainsi un formidable acolyte qui complète parfaitement les capacités de son maître-sauveteur, tout cela afin de sauver des vies. Un grand merci à eux.